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La jalousie maternelle

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L'Ombre Portée : Comprendre la Jalousie Maternelle et Ses Conséquences


Dans l'imaginaire collectif, la figure de la Mère est solidement ancrée : elle est le pilier, le refuge, la source d'amour inconditionnel.

Elle est perçue comme la protectrice, la nourricière, l'inconditionnellement bienveillante. Ce mythe, aussi réconfortant soit-il, masque parfois des réalités psychiques complexes et douloureuses.


En tant que psychopraticienne, je constate que certaines relations mères-filles sont parasitées par une émotion taboue et déstabilisante : la jalousie maternelle.



La Jalousie : Quand l'Amour Se Fait Rivalité


La jalousie n'est pas un sentiment que l'on associe spontanément à la maternité. Pourtant, elle est bien réelle, souvent non-conscientisée et rarement dite, mais incroyablement pesante pour l'enfant, aux conséquences redoutables.


Cette jalousie n'est pas un défaut de la mère, mais l'expression d'une souffrance non résolue. C'est sa propre histoire, faite de manques, de frustrations et de douleurs passées, qui ressurgit et s'accroche à sa fille. L'enfant, au lieu d'être un prolongement aimé, devient un miroir de ce que la mère n'a pas eu ou n'a plus.


Les raisons de cette rivalité peuvent être multiples, tant les histoires individuelles le sont :

  • Jalousie de la jeunesse et de la vitalité de la fille.

  • Jalousie de sa liberté ou de ses possibles (études, carrière, voyages).

  • Jalousie de l'attention ou de l'amour que la fille suscite, notamment de la part du père ou de l'entourage.

  • Jalousie de la place qu'elle prend dans le couple parental.

Cette dynamique crée un paradoxe douloureux : la mère aime sa fille, mais elle rivalise avec elle.



Les Manifestations Subtiles d'une Tension Toxique


Contrairement à la jalousie romantique, la jalousie maternelle s'exprime rarement par des déclarations fracassantes, elle s'infiltre dans la relation de manière subtile, insidieuse et souvent toxique :

  • Les regards et les soupirs : Une distance, un froid émotionnel, une ambivalence dans l'expression affective.

  • Les critiques déguisées : Des remarques dévalorisantes sur l'apparence, les choix, ou les réussites de la fille, souvent présentées comme des "conseils".

  • Les comparaisons révélatrices : Mettre en avant la performance d'une autre fille (parfois une sœur) ou se comparer soi-même à sa fille : "moi aussi je sais faire", "j’étais mieux que toi à ton age"...

  • Les rivalités culinaires, vestimentaires ou sociales : Une compétition tacite pour l'attention ou la reconnaissance de l'autre, des proches. Il peut même arriver que la mère séduise inconsciemment ou non le compagnon de sa fille.


Véritable trouble relationnel, cette tension déséquilibre le rapport mère-fille, insécurise profondément la fille, la charge d'une culpabilité diffuse, et, plus grave encore, l'empêche d'être et d'exister pleinement par elle-même, de peur de "faire de l'ombre" à sa mère. La fille se sent souvent obligée de se minimiser inconsciemment pour apaiser l'anxiété ou la tension maternelle.

Cette dynamique peut toucher toutes les filles, ou se cristalliser sur l'une d'entre elles, celle qui, pour une raison symbolique, portera à ses dépens le poids de la frustration maternelle.



Le Chemin vers la Différenciation et la Libération


Comprendre la jalousie maternelle, c'est avant tout reconnaître qu'elle est l'expression d'une blessure maternelle. La mère n'est pas "méchante" ; elle est blessée et son enfant est devenue, malgré elle, la cible de cette souffrance archaïque.

Pour la fille, le travail thérapeutique est essentiel pour désolidariser son identité de cette tension. Il s'agit de :

  1. Reconnaître l'existence de la jalousie : Nommer le tabou pour en briser l'emprise.

  2. Distinguer la blessure maternelle de sa propre valeur : Comprendre que les critiques ou les rivalités parlent de la mère, et non d'un défaut chez la fille.

  3. Se donner le droit de vivre sa propre vie : Tracer des frontières saines, s'autoriser à réussir, à aimer, et à être sans chercher l'approbation constante.


Pour la mère (si elle engage un travail), c'est la possibilité d'affronter ses propres manques, de devenir mère de ses propres blessures, pour enfin pouvoir être mère de sa fille sans rivalité.

Dépasser cette jalousie, c'est offrir à la fille le précieux cadeau de l'autonomie psychique et de la liberté d'exister, au-delà de toute influence ou emprise maternelle. C'est créer, même tardivement, un espace où l'amour peut enfin s'exprimer sans le poison de la rivalité.



Si vous êtes une fille qui porte le poids de cette rivalité, ou une mère qui s'interroge avec douleur sur l'ambivalence de ses sentiments, je vous invite à consulter mes informations de contact : il est possible de transformer cette relation et de s'émanciper.



À bientôt,

Perrine Busier, Psychopraticienne à Le Coin Relaxo

 
 

© 2025 - Perrine Busier - Le Coin Relaxo

Perrine Busier - Le Coin Relaxo

Psychopraticienne, Thérapeute

5 rue du bruile,

59230 Saint-Amand-les-Eaux

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